Le pays ouest-africain de la Côte d’Ivoire est mieux connu comme un pays raffinant que comme producteur de brut. Bien qu’il n’ait pas les amples gisements marins du Nigéria, il a cependant une modeste industrie amont. Ses réserves de pétrole brut sont estimées à 25 milliards de barils et les réserves utilisables de gaz à 23 milliards de m³ ou plus. Les gisements marins d’Espoir et Pelier commencèrent à produire à la fin des années 70 et atteignirent une production maximale de 28,000 barils par jour en 1986. Depuis, la production a baissé à moins de 4,000 barils par jour.
Une révision du régime fiscal pour le rendre plus favourable aux compagnies pétrolières étrangères stimula l’exploration et conduit à la découverte de Foxtrot, gisement marin de gaz, et en 1993 de Panthère, gisement de gaz et condensés, et de Lion, gisement de brut voisin en 1994. Ces deux gisements sont situés dans le bloc CI-11 en mer près de la côte à environ 90 km à l’ouest d’Abidjan. Il est estimé que la production de Lion atteindra 25,000 barils par jour. Les réserves paraissent suffisantes pour satisfaire la consommation pendant les 20 années prochaines. Le gisement contient également un important volume de gaz naturel. Il est prévu qu’à la fin de 1996 la Côte d’Ivoire aura un excédant de brut pour l’exportation, et également que le pays aura le gaz naturel pour produire toute son electricité thermique.
Les droits d’exploitation du gisement de Lion appartiennent à United Meridian International Corporation basée aux USA (25%) qui est la compagnie gérante, la compagnie pétrolière nationale Petroci (Société Nationale d’Operations Pétrolières de la Côte d’Ivoire) (40%), l’International Finance Corporation (15%), et la US Global Natural Resources et Pluspetrol de l’Argentine avec 10% chacun. Le coût de développement est estimé à 142 millions de USD. Le gisement de gaz Panthère appartient à United Meridien (28%), (IFC 26%), Pluspetrol (18%), GNR (18%), and Petroci (10%).
Lion commença à produire en mai 1995 avec 10,000 barils par jour, augmentant à 25,000 barils par jour à la fin de l’année. Selons les prévisions, le gaz de Panthère commencera au début de 1996, destiné à la production locale d’électricité avec l’excédant exporté au Ghana, pays voisin.
L’Apache Corporation et Petroci projettent le développement du gisement de gaz Foxtrot en mer au large de Jacqueville en association. Les réserves de ce gisement sont estimées à 15 milliards de m³. La Banque Mondiale a indiqué qu’elle avancera un prêt de USD 40 millions pour le développement du gisement qui est estimé à USD 120 millions. Toute la production de Foxtrot remplacera le mazout utilisé à présent pour la production d’électricité et dans le zone industrielle de Vridi.
Un pipeline le long de la côte est en construction vers la raffinerie SIR à Abidjan pour transporter la production de Lion et Panthère. L’achèvement du pipeline est prévu en octobre 1996 et permettra le transport combiné de 20,000 barils par jour et de 20 mmcf/d de gaz à la fin de l’année. Il est prévu que la plupart du financement proviendra de l’International Finance Corporation qui participe aux projet.
L’industrie pétrolière aval en Côte d’Ivoire est également un secteur important de l’économie. La consommation de produits pétroliers est à présent de l’ordre de 890 000 tonnes par an. Selon les chiffres publiés par la Banque Mondiale, la consommation en 1990 et les prévisions pour 2000 étaient les suivantes (en tonnes) :
Produit 1990 2000 Croissance -------------------------------------------- Essence 172 000 211 000 2.1% Petrole 68 000 83 000 2.0% Gasoil 378 000 421 000 1.1% Mazout 192 000 212 000 1.0% GPL 20 000 25 000 2.3% ------------------------------------------- Total 830 000 952 000 1.4%
La Côte d’Ivoire a une raffinerie complexe à Abidjan de 3.000.000 tonnes par an (60 000 barils par jour) exploitée par la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR), et une unité de production de bitume de 500 tonnes par an (10,000 barils par jour) gérée par la Société Multinationale des Bitumes (SMB).
La distribution et la commercialisation des produits pétroliers sont effectuées par la compagnie locale Petro Ivoire et 6 compagnies internationales :
Compagnie Part du Marché ----------------------- Total 20% Shell 16% Mobil 16% Elf 16% Agip 12% Texaco 12% Petro Ivoire 8%
L’organisation d’état Petroci, qui à l’origine avait été conçue pour controler tout le secteur pétrolier du pays, limite maintenant ses activités aux secteurs d’exploration et production et vend ses intérêts dans les compagnies opérant à l’aval.
La commercialisation des lubrifiants est effectuée par les compagnies pétrolières. En plus, il y a deux autres marchands de lubrifiants en Côte d’Ivoire et dans les pays voisins. Lubtex est une filiale à 100% de Texaco Overseas Holdings. Elle a une capacité de 100,000 barils par an et fournit les lubrifiants à la Côte d’Ivoire aux noms de Texaco, Agip et Fina, aussi bien qu’aux pays voisins, Mali, Burkina Faso, Niger et Benin.
L’autre fournisseur de lubrifiants, SIFAL, est contrôlé par Elf, Mobil, Total, Shell et Petroci. En 1993 SIFAL fournît environ 59% des besoins du marché local.
Le soutage est effectué dans la région d’Abidjan. Agip possède la plus grande part du marché à 32% et a un chaland d’avitaillement de 10,000 m³. Les parts du marché des autres compagnies pétrolières sont Texaco 22%, Shell 18%, Elf 11%, Total 10% and Mobil 7%. SIAP (Société Ivoirienne d’Avitailements Portuaires) est une compagnie opérant des chalands et possédant des installations d’avitaillements. Les actionnaires en sont Texaco, la compagnie gérante, à 50%, Shell à 35% et Elf à 15%.
La capacité totale de stockage de produits commerciaux est de 777 000 m³. Selon la Banque Mondiale, la Côte d’Ivoire pourrait économiser USD 5,2 millions par an en rationalisant son infrastructure de stockage.
Les régions centrales et nord du pays sont desservies par Gestoci, une compagnie de stockage, filiale du gouvernement et de toutes les compagnies pétrolières. Gestoci a des réservoirs à Bouaké et Yamoussoukro. Les produits sont remis à des camionneurs sous contrats, qui les livrent directement aux stations-services et consommateurs.
Pour les zônes Sud, Est et Ouest du pays, le stockage des produits est assuré par SIEPP, une entreprise de stockage dans la zone industrielle de Vridi appartenant conjointement à Total et Texaco. La SIEPP a une capacité de 300,000 barils, elle est directement reliée à la raffinerie SIR et elle est gérée par Texaco.
Il y a un dépôt de stockage à San Pedro pour le ravitaillement de la partie Sud-Ouest du pays. Cependant, à cause du traffic réduit au port de San Pedro, il n’y a guère d’activité. Le dépôt de San Pedro appartient à la Société d’Entreposage de San Pedro S.A. (SESP), à son tour appartenant en parts égales aux compagnies distributrices.
Il y a deux dépôts à Abidjan. Les raffineries de SIR et SMB ont un dépôt de 227,000 m³. L’autre dépôt appartient à Agip, Mobil, Shell, SIEPP et Gestoci conjointement.
Les prix sur les marchés locaux sont entièrement assujettis à ce qui se passe au Nigéria. Des mesures ont été prises pour réduire la contrebande des produits pétroliers venant du Nigéria et cela a eu pour effet d’augmenter les prix locaux. Les marges brutes des compagnies distributrices et des stations-services sont contrôlées par le gouvernement. Les prix des lubrifiants ne sont pas contrôlés mais sont sanctionnés.
Les prix au détail (octobre 1995) en F CFA par litre sont :
Essence standard - 350 Essence super - 405 Gasoil - 270 Pétrole - 200
L’infrastructure de distribution consiste en fleuves, routes et voies ferrées, qui ont tous besoin d’amélioration. Le système de distribution est fortement subventionné et inefficace, consommateurs et fournisseurs n’étant pas encouragés à effectuer des économies ou des achats rationels au point de vue commercial.
L’industrie est gouvernée par le
Ministère des Mines et de l’Energie
B.P. V50
Abidjan
Côte d’Ivoire
À l’heure actuelle, le Ministre de l’Energie est M. Mohammed Lamine Fadika.
Un nombre de conseillers en gestion et experts comptables fournissent soutien et services pour les projets de l’industrie pétrolière en Côte d’Ivoire, y compris Ernst and Young.